Gros plan d'un champ de blé avec un coucher de soleil en arrière-plan.

Un plan de relève non écrit est un plan incomplet

Un plan de relève non écrit est un plan incomplet

Résumé
3 minutes de lecture

L’âge moyen des agriculteurs est en hausse au Canada. Plus vous gagnez en âge, plus il devient important de vous doter d’un plan de relève écrit qui vous aidera à protéger à la fois votre patrimoine et vos activités professionnelles, en plus d’éviter les conflits.

De récentes données de recensement de Statistique Canada révèlent que l’âge moyen des agriculteurs canadiens est de 56 ans et que seulement 12 % d’entre eux ont rédigé un plan de relève. Le pourcentage de ceux qui affirment avoir simplement discuté des modalités d’un tel plan est près de deux fois plus élevé, et celui des agriculteurs qui n’ont aucun plan de relève l’est 5,5 fois plus.

Ces statistiques sont préoccupantes étant donné l’importance du secteur agricole pour l’économie canadienne, à plus forte raison celle des entreprises familiales comme la vôtre qui travaillent d’arrache-pied et qui ont besoin d’assurer leur subsistance à long terme. Un plan de relève écrit et détaillé est un incontournable pour tous les propriétaires d’entreprises agricoles, indépendamment de leur taille.

À quoi ressemble un plan de relève écrit?

L’exhaustivité de votre plan de relève dépendra du nombre de personnes engagées dans la transition. Imprimé, il devrait pouvoir tenir dans un seul classeur.

Voici quelques-uns des principaux éléments à y intégrer :

  • Plans d’affaires s’échelonnant sur trois et cinq ans
  • Entente unanime entre les actionnaires
  • Copies des baux ou des contrats de location
  • États financiers annuels
  • Plan de redressement, formation et transfert de connaissances

Pourquoi les agriculteurs sont-ils si peu nombreux à avoir un plan de relève écrit?

Comme chaque entreprise est unique, les agriculteurs peuvent se montrer hésitants à relever les défis inhérents à la rédaction d’un plan de relève. Voici quelques-unes des raisons les plus souvent évoquées.

Le désir de se concentrer sur l’essentiel

Nombreux sont les agriculteurs qui préfèrent se concentrer sur le rendement de leur entreprise et mettre la main à la pâte plutôt que de réfléchir au capital humain sur lequel elle repose.

Les discussions relatives à la succession tournent généralement autour de la planification successorale et de l’héritage familial, des sujets qui peuvent être difficiles à aborder. Certains agriculteurs évitent d’avoir ces discussions qu’ils considèrent comme de potentielles sources de conflits.

L’incertitude entourant la retraite

De nombreux agriculteurs estiment qu’ils ne seront jamais vraiment retraités, surtout ceux qui vivent sur leur ferme. En effet, ces personnes peuvent avoir de la difficulté à se dissocier complètement des activités de leur entreprise, même lorsqu’elles assument moins de responsabilités qu’auparavant. Ainsi, elles auront plutôt tendance à dire qu’elles ralentissent la cadence et à confier la majeure partie des responsabilités à autrui.

La panacée des échanges verbaux

Le fait d’avoir déjà discuté sérieusement de votre succession avec les membres de votre famille et les prochains propriétaires de votre ferme vous place dans une meilleure position que la plupart des agriculteurs, et ce, même si ces échanges n’ont pas été consignés par écrit. En effet, nombreux sont les agriculteurs qui tiennent pour acquis qu’au sein d’une famille soudée, les ententes et confirmations verbales sont suffisantes pour que tout le monde soit sur la même longueur d’onde.

L’engagement en temps et en ressources

Pour vous doter d’un plan successoral écrit et bien ficelé, vous devrez retenir les services d’un conseiller en affaires qui comprend votre réalité financière, vos objectifs et votre vision de l’avenir. Il est probable que vos nombreuses conversations avec ce dernier ainsi qu’avec les membres de votre famille s’échelonnent sur plusieurs mois. Par conséquent, les agriculteurs sont nombreux à juger ce processus trop prohibitif ou coûteux.

Sans plan de relève écrit, quels sont les risques?

Une blessure ou un imprévu pourrait obliger la plupart des agriculteurs à suspendre leurs activités. Un plan de relève écrit devient lors l’un des principaux outils pour vous aider à gérer ce type de risques, à égalité avec les assurances.

La protection de votre patrimoine

En tant qu’agriculteur, vous attachez une très grande importance à votre legs et à votre réputation. Par conséquent, vous auriez avantage à réfléchir à l’héritage que vous souhaitez léguer et à ce que vous aimeriez laisser derrière vous après votre départ, même s’il n’est pas toujours agréable d’envisager ce genre de chose.

Une entreprise agricole à succès se construit sur plusieurs générations, mais elle peut être démantelée en un rien de temps. En vous dotant d’un plan de relève écrit, vous augmentez considérablement la probabilité que votre entreprise continue de prospérer de manière constante une fois les rênes confiées à autrui. Il est possible que le style de gestion des nouveaux propriétaires ne soit pas identique au vôtre, mais en les engageant dans la rédaction de votre plan, vous pourrez leur communiquer clairement vos attentes.

La préservation de l’harmonie familiale

La rédaction d’un plan de relève est une occasion pour l’ensemble des parties prenantes et des membres de la famille de s’exprimer. Bien sûr, il est possible que certaines personnes n’obtiennent pas ce qu’elles veulent. Toutefois, en vous livrant à cet exercice, vous offrirez à tous la chance de communiquer leurs attentes et leurs souhaits et contribuerez à renforcer les liens familiaux.

Sans plan de relève écrit, vous devrez vous en remettre à ce que les personnes concernées ont retenu des conversations à ce sujet au moment de prendre une décision. Si l’un de vos proches décède, vous devrez vous remémorer les souhaits qu’il avait formulés ou vous exprimer en son nom. Ces situations peuvent créer des tensions et des conflits qui auraient pu être évités si les ententes, les processus et les plans avaient été couchés sur papier.

Le manque de temps

En raison de la nature cyclique des activités agricoles, vous avez peu souvent l’occasion de former les prochains propriétaires. En effet, contrairement aux autres entrepreneurs, vous ne pouvez pas confier n’importe quelle tâche à vos employés à n’importe quel moment. En rédigeant votre plan de relève le plus tôt possible, vous pourrez consacrer plus de temps à la transmission des connaissances dont les nouveaux propriétaires de votre entreprise auront besoin pour continuer à la faire prospérer.

Lancez-vous!

Si vous faites partie des 88 % d’agriculteurs canadiens qui n’ont pas rédigé de plan de relève, sachez qu’il n’est jamais trop tard pour le faire. Discutez avec les membres de votre famille et vos autres successeurs des éléments qui comptent le plus pour vous et pour eux. Puis, demandez à votre conseiller financier ou à votre comptable de vous aider à rédiger un plan qui favorisera une transition harmonieuse avec les nouveaux propriétaires.

Contactez nous

Pour en savoir plus, veuillez contacter Trevor MacLean, MBA.

Points de vue

  • Confiance

    17 décembre 2024

    FAQ : La nouvelle taxe canadienne sur les biens de luxe et son incidence sur les concessionnaires

    Les concessionnaires canadiens se posent beaucoup de questions sur les effets de la Loi sur la taxe sur certains biens de luxe sur leurs activités. Dans ce document, MNP répond à la plupart d’entre elles pour vous aider à vous adapter et à vous conformer à cette loi.

  • Progrès

    16 décembre 2024

    Les impacts du nouveau taux d’inclusion des gains en capital

    La récente augmentation du taux d’inclusion au Canada a des impacts sur les gains en capital réalisés par les particuliers et sociétés.

  • Performance

    16 décembre 2024

    Faits saillants de l’Énoncé économique de l’automne de 2024 du gouvernement fédéral

    Consultez le sommaire et l’analyse de l’Énoncé économique de l’automne de 2024 que MNP a préparés.