Votre entreprise compose avec les hauts et les bas de l’économie. Une évidence vous saute aux yeux : pour rester à flot, vous devez absolument pouvoir compter sur une trésorerie bien garnie. Vous ignorez évidemment ce que l’avenir vous réserve, mais vous pouvez quand même faire quelques petits gestes pour vous prémunir contre les aléas.
Par exemple, qu’en est-il de votre gestion de la TPS/TVH? Voyons trois choses simples qui vous aideront à dégager des liquidités et à solidifier les assises de votre organisation.
1. Optimisez la fréquence de production des déclarations de TPS/TVH
D’ordinaire, lorsqu’une entreprise s’inscrit au fichier de la TPS/TVH, l’ARC lui assigne une période de déclaration, surtout si son seuil de fournitures taxables annuelles est inférieur à 1,5 M$.
Mais saviez-vous qu’il est possible de choisir une période de déclaration plus fréquente? La déclaration mensuelle, la plus fréquente des périodes possibles, peut faire de petits miracles pour vos liquidités.
Voici comment : selon la nature des activités de votre entreprise, en changeant la fréquence des déclarations, vous pourriez recevoir vos remboursements plus tôt ou, au contraire, retarder vos versements de la taxe – ce qui, à son tour, pourrait vous aider à traverser des périodes difficiles.
Si vous êtes dans les exportations, par exemple, vos fournitures sont probablement assujetties à la TPS/TVH à un taux de zéro pour cent. Bien que vous ne perceviez pas de taxe de vente, vous en payez peut-être sur des dépenses connexes, que vous récupérerez à titre de crédit de taxe sur les intrants. Si vos déclarations sont trimestrielles, vous ne recevez que quatre remboursements par année. En passant à des déclarations mensuelles, vos remboursements vous parviendront plus rapidement. Vos liquidités ne s’en porteront que mieux.
N’attendez plus : à quelle fréquence faites-vous vos déclarations? Si vous pensez avoir intérêt à recevoir des remboursements plus souvent, songez à faire des déclarations mensuelles.
2. Tirez parti des opérations intersociétés en vertu du choix prévu à l’article 156
Si vous faites des opérations intersociétés – frais de gestion, loyers, etc. – avec des personnes morales ou des sociétés de personnes canadiennes étroitement liées qui sont inscrites à la TPS/TVH, il existe une option stratégique avantageuse pour votre trésorerie. En vertu du choix prévu à l’article 156, vous pouvez traiter certaines opérations conclues avec des parties étroitement liées comme si elles avaient été faites sans contrepartie.
Autrement dit, il ne serait pas nécessaire de facturer les taxes de vente sur ces opérations.
Voici un exemple : ABC ltée loue ses locaux commerciaux à sa filiale XYZ inc. pour 50 000 $ par mois, plus 2 500 $ de TPS. En vertu du choix prévu à l’article 156, ABC ltée pourrait décider de ne percevoir aucune taxe.
En temps et lieu, XYZ inc. aurait réclamé 2 500 $ à titre de crédit de taxe sur les intrants, mais, dans ce cas-ci, l’omission de la taxe signifie qu’elle n’aura pas besoin d’attendre le remboursement de l’ARC.
En réduisant le montant affecté aux taxes, l’exercice de ce choix se répercute immédiatement sur les liquidités disponibles. Par contre, il est impératif d’informer officiellement l’ARC de cet exercice. Si votre organisation procède à des opérations intersociétés, cette option pourrait s’avérer intéressante. Parlez-en avec votre fiscaliste.
N’attendez plus : demandez à votre fiscaliste si le choix prévu à l’article 156 peut simplifier vos opérations intersociétés et bonifier votre trésorerie.
3. Récupérez la TPS/TVH sur les créances irrécouvrables
Dans notre contexte actuel, les difficultés financières sont nombreuses à s’accumuler sur les entreprises et, parfois, certaines factures demeurent impayées. Quand les débiteurs deviennent des créances irrécouvrables, il y a de quoi être contrarié – surtout si on a déjà versé la TPS/TVH à l’ARC.
Heureusement, la Loi de l’impôt sur le revenu prévoit certains allégements. Si vous êtes dans l’incapacité de recouvrer une créance, vous pourriez être admissible à un ajustement de TPS/TVH sous certaines conditions. Imaginons par exemple que vous ayez dû radier une créance irrécouvrable de 10 500 $ (TPS comprise). Vous pourriez recouvrer les 500 $ de TPS déjà versés si tous les énoncés ci-dessous s’appliquent :
- la fourniture était taxable;
- la fourniture était effectuée pour une contrepartie et au profit d’un bénéficiaire;
- le bénéficiaire n’avait aucun lien de dépendance avec vous;
- la contrepartie totale ou partielle et la taxe à verser sont devenues une créance irrécouvrable;
- vous avez radié la créance irrécouvrable;
- vous avez rempli votre déclaration de TPS et versé la taxe.
Cela dit, si la créance jugée irrécouvrable est recouvrée en tout ou en partie plus tard, vous devrez verser la taxe applicable sur cette somme.
Moyen utile de recouvrer des fonds qu’une créance irrécouvrable immobilise, cet ajustement vous permet d’alimenter votre trésorerie quand vous en avez vraiment besoin. Parlez-en à votre comptable pour tirer le maximum de cette option.
N’attendez plus : ayez toujours à l’œil vos débiteurs et demandez à votre comptable de vous aider à réclamer les ajustements de TPS/TVH sur les créances irrécouvrables auxquels vous êtes admissibles.
Petits ajustements, grandes retombées
Parfois, pour tirer son épingle du jeu en période d’incertitude économique, la résilience ne suffit pas. Il faut apporter de petits ajustements stratégiques à la gestion de vos finances. Si vous optimisez la fréquence de production des déclarations de TPS/TVH, optez pour le choix prévu à l’article 156 pour les sociétés étroitement liées et recouvrez la TPS/TVH sur les créances irrécouvrables, la trésorerie de votre entreprise en bénéficiera notablement.
Même en période de galère, une chose aussi simple que la saine planification des taxes indirectes peut avoir d’importantes retombées sur les finances de votre entreprise.