Une grande collaboration de l’ensemble du secteur agroalimentaire, des gouvernements aux consommateurs en passant par les entreprises, sera nécessaire pour combler les lacunes. En prenant les mesures nécessaires en lien avec la croissance des entreprises, le cadre réglementaire et la planification stratégique des exportations, le Canada peut gagner quelques échelons et favoriser la prospérité de son secteur agroalimentaire.
Le secteur agroalimentaire du Canada est le pilier de notre économie et de nos collectivités. De la ferme à l’assiette, il constitue le gagne-pain de nombreux intervenants, favorise l’innovation et assure un approvisionnement en aliments frais et durables. Mais le Canada réalise-t-il son plein potentiel?
MNP a commandé une étude au Laboratoire de sciences analytiques en agroalimentaire de l’Université Dalhousie pour l’aider à répondre à d’importantes questions : où se situe le Canada dans le secteur agroalimentaire mondial? Pourrait-il être plus concurrentiel?
Le rapport dévoile les forces du Canada et ses points à améliorer, en plus de préciser les mesures à prendre pour assurer son avantage concurrentiel à l’échelle mondiale. Il analyse en profondeur les moyens de réduire les écarts par rapport aux autres pays et de prospérer sur le marché mondial.
Moyens de réduire les écarts pour le Canada
Pour être concurrentiel à l’échelle mondiale, le secteur agroalimentaire du Canada doit agir sur trois volets afin de réaliser son plein potentiel et de s’affirmer comme chef de file.
Croissance des entreprises
- Étendre l’accès au capital et aux investissements dans les infrastructures
- Simplifier la réglementation et cibler davantage le financement en recherche et développement
- Proposer des programmes de formation pour favoriser l’innovation et la création d’emplois
Simplification des cadres réglementaires
- Simplifier les politiques pour réduire les obstacles pour les entreprises
- Mettre en œuvre des subventions et des mesures incitatives ciblées pour réduire les coûts de conformité
Planification stratégique des exportations
- Aligner la production interne à la demande sur les marchés mondiaux
- Accorder la priorité à la transformation à valeur ajoutée pour augmenter la concurrence des exportations
- Adopter des pratiques durables pour consolider la position du Canada à l’échelle mondiale
Principales conclusions : Forces du Canada et points à améliorer
Notre rapport souligne les forces du Canada et ses points qu’il devra améliorer pour se démarquer.
1. Défis pour les entreprises
Défis :
- 7e rang (performance modérée) : Note globale pour l’entrepreneuriat
- Accès limité au capital
- Réglementation complexe
- Incidence : Difficulté pour les petites entreprises d’augmenter leur volume et d’être concurrentielles à l’échelle mondiale
- Solution : Soutenir l’innovation, simplifier les politiques et investir dans la formation et l’acquisition de compétences
2. Lacunes en investissement en innovation
- 7e rang (performance modérée) : Investissement en recherche et en innovation dans le domaine agroalimentaire
- Principale lacune : Le Canada tire de l’arrière par rapport aux leaders du G20 en soutien à la recherche et développement.
- Incidence : Capacité limitée en innovation transformatrice
- Solution : Combler les lacunes de financement et favoriser la collaboration entre le milieu universitaire, les gouvernements et les intervenants du secteur
3. Excédent commercial en agriculture
- 5e rang (performance élevée) : Valeur des exportations et des importations en agroalimentaire
- 13,3 milliards $ : Excédent commercial du Canada en agriculture en 2024
- Point important : La majeure partie des exportations sont des matières premières; la production intérieure à valeur ajoutée est limitée.
- Point à améliorer: Investir dans la transformation pour créer plus de valeur et plus d’emplois
4. Répercussions pour les Canadiens
Pour les consommateurs :
- Des aliments abordables, produits selon des principes éthiques
- Une plus grande variété grâce à la concurrence mondiale
Pour les entreprises :
- Stabilité des chaînes d’approvisionnement
- Prévisibilité du coût des intrants
5. Concentration du marché de l’alimentation
- 8e rang (performance modérée) : Part de marché et influence des grandes chaînes d’alimentation, et concentration et coordination des canaux d’approvisionnement
- Incidence : Forte concentration limitant la concurrence et l’innovation
- Solution : Mise en œuvre du Code de conduite en matière des produits d’épicerie visant à équilibrer la dynamique du pouvoir, et à créer plus d’occasions pour les petits producteurs
6. Sécurité alimentaire
- 3e rang (performance élevée) : Parmi les pays jouissant de la plus grande sécurité alimentaire
- Point fort : Des technologies évoluées et des chaînes d’approvisionnement efficaces
- Défi : La hausse des coûts et les changements climatiques menacent la résilience à long terme.
7. Géographie et logistique
- Défi : Coûts de logistique élevés en raison de l’étendue du pays
- Incidence : La hausse des prix de l’énergie et les conflits de travail exercent une pression sur les chaînes d’approvisionnement.
- Solution : Investir dans une infrastructure résiliente et des technologies modernes liées à la chaîne d’approvisionnement
Quel est le prochain défi du Canada?
Méthodologie : Évaluation de la capacité concurrentielle du secteur agroalimentaire du Canada
Le présent rapport est le premier du genre à évaluer les pays du G20 selon cinq aspects importants :
- Soutien aux entreprises
- Sécurité alimentaire et nutrition
- Durabilité de l’environnement
- Secteur du commerce de détail et régime fiscal
- Commerce et géopolitique