Connaissez-vous les risques dont vous héritez en faisant l’acquisition d’une entreprise?
Après avoir connu une baisse importante pendant la pandémie, les activités de fusions et acquisitions reprennent de la vigueur au Canada. Les entreprises de capital-investissement et les entreprises en quête de croissance désireront tirer parti de l’augmentation du nombre de transactions. Toutefois, elles doivent être conscientes de l’évolution des risques au moment de procéder à la vérification diligente.
Les acheteurs potentiels doivent garder à l’esprit les éléments principaux pouvant faire échouer la transaction, par exemple une mauvaise gestion financière ou des litiges en cours. Cependant, nous savons que les cas de fraude et de corruption ont monté en flèche pendant la pandémie, même si la majorité des cas n’ont pas encore été dévoilés. De plus, de nombreuses organisations ont adopté de façon arbitraire de nouvelles plateformes ou de nouveaux outils numériques au cours des trois dernières années. Corriger de mauvaises intégrations pourrait s’avérer coûteux, et les vulnérabilités informatiques pourraient exposer l’organisation à des attaques paralysantes si elles ne sont pas rapidement éliminées et revues.
Même si les secteurs à risque ne sont pas immédiatement apparents, l’approche de gouvernance adoptée par une société peut être révélatrice. D’autres sphères exigent un regard approfondi, comme l’exposition aux risques ESG d’une entreprise, ainsi que les mesures mises en œuvre par cette dernière pour les quantifier et les améliorer, à l’échelle de ses activités ou dans sa chaîne d’approvisionnement. C’est d’autant plus pertinent pour les sociétés de capital-investissement, dont les investisseurs s’attendent probablement à des progrès sur les plans de la durabilité, de la diversité et du bien-être social. Le climat interne de l’entreprise et les répercussions des enjeux cultuels sur sa capacité à attirer et à retenir les meilleurs talents sont tout aussi importants.
Il sera plus facile d’évaluer la compatibilité et la valeur potentielles pour un acheteur pour tous les types de risques chez les sociétés dotées d’un plan efficace pour la gestion des risques d’entreprise et les audits internes. Celles qui n’en ont pas peuvent tout de même être intéressantes pour un projet de fusion ou d’acquisition, mais elles devront faire l’objet d’une vérification accrue. Les coûts liés à la résolution des principaux facteurs de risque doivent être pris en compte dans l’évaluation définitive et dans le plan d’intégration après la fusion.
Risques connexes
- La gouvernance, les contrôles et principalement les risques informatiques liés aux technologies de l’information (TI) et opérationnels (TO)
- Les problèmes d’intégrité des données et des systèmes
- Les cultures en conflit
- L’incapacité de créer les synergies requises
Questions importantes à vous poser
- Votre vérification diligente comprend-elle les contrôles et la gouvernance liés aux TI et aux TO, la capacité de répondre aux attentes des investisseurs concernant les facteurs ESG, une connaissance des risques liés à la fraude et à la corruption, des enjeux culturels et des mesures proactives liées à la gestion des risques d’entreprise?
- Avez-vous mis au clair dès le départ les facteurs qui pourraient compromettre l’entente, et avez-vous défini les raisons pour lesquelles une décision n’irait pas de l’avant?
- Avez-vous déjà jugé une fusion ou une acquisition comme non admissible en raison d’un niveau de risque inacceptable? Selon vous, quelle est la tolérance au risque du conseil d’administration et de la direction?
Signaux d’alerte
- De nouveaux problèmes en lien avec l’informatique, les facteurs ESG ou la corruption relatifs à la fusion ou à l’acquisition
- Des données comportant des erreurs
- Les coûts et le temps disproportionnés nécessaires à l’atteinte des objectifs d’intégration
- Problèmes d’ordre moral et roulement de personnel élevé